À l’occasion du passage du Tour de France dans leurs communes, plusieurs maires ont proposé l’ouverture de salles de shoot. Provocation assumée ou dénonciation déguisée du silence qui entoure le dopage dans le cyclisme professionnel ? Enquête sur une initiative qui fait tousser les pelotons.
Si les animations festives ne manquent pas autour du Tour, certains élus préfèrent pointer les zones d’ombre. « C’est devenu un délire total. Le Tour amène chaque année son lot de toxicomanes et de dealers », affirme, sous couvert d’anonymat, un maire membre du collectif favorable à l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque.
Les villes concernées restent confidentielles, mais le dispositif se veut souple… et discret. « C’est expérimental, anonyme, et potentiellement ouvert aux coureurs eux-mêmes. Nous ne divulguerons rien », assure un élu. Un pharmacien passionné de cyclisme abonde : « L’hygiène est catastrophique. Certains se piquent devant ma vitrine. C’est un risque sanitaire majeur ». « Chaque année, je dois expulser des professionnels et leurs médecins. Les riverains n’en peuvent plus », ajoute un commerçant excédé.
Du côté de l’organisation, la réaction est cinglante. « C’est une provocation pure et simple. Le problème, c’est le moteur — le dopage — et on discute de la couleur du capot, à savoir qui tiendra la seringue. C’est inacceptable », déclare le directeur du Tour dans un communiqué.
Malgré tout, certains officiels tempèrent. En marge d’un futur partenariat avec l’Assemblée des départements de France, « la question sera posée avec franchise, mais sans préjugés ». Le peloton, lui, continue d’avancer — à toute allure.
M. Servat | l'Immunité.fr
Marc Servat est un ancien footballeur français qui évoluait au poste d'attaquant. Il est désormais consultant et rédacteur à l'Immunité.