Interrogée au lendemain des huitièmes de finale du Mondial 2014, Marine Le Pen a exprimé sa déception de ne pas voir les Bleus affronter l’Algérie en quart de finale. Un match qu’elle qualifie de rendez-vous manqué — électoral autant que sportif.
Pour la présidente du Front national, le tableau de la compétition incarnait un véritable espoir stratégique. « Depuis que je suis à la tête du Front national, j’ai bénéficié d’un soutien total des Algériens. À chaque occasion, je les ai évoqués, je ne regrette rien », confie-t-elle, dans une déclaration aussi surprenante que calculée.
Au lendemain de la victoire française contre le Nigéria, Marine Le Pen espérait une qualification algérienne face à l’Allemagne. « Ce n’est pas un soutien fraternel au peuple algérien. Un France–Algérie aurait été très utile au Front national, avec son lot d’émeutes en banlieue. Tant pis, la possibilité de devenir le premier parti de France est repoussée de quelques mois », déclare-t-elle sans détour.
Ce quart de finale manqué aurait donc représenté, pour le Front national, une opportunité politique déguisée en événement sportif. Le football, une fois encore, révèle sa capacité à fédérer — ou à polariser. Car qui aurait imaginé, au début de la compétition, que les électeurs frontistes se prendraient à rêver d’une victoire algérienne ?
M. Servat | l'Immunité.fr
Marc Servat est un ancien footballeur français qui évoluait au poste d'attaquant. Il est désormais consultant et rédacteur à l'Immunité.