Coupe du Monde 2014 : Des murs érigés pour protéger les stades brésiliens

Sous l’impulsion de Michel Platini, la FIFA a lancé un ambitieux plan « socio-sportif » de plusieurs milliards d’euros pour sauver l’image de la Coupe du Monde au Brésil. Objectif : faire oublier les tensions sociales en construisant des murs. Beaucoup de murs.

Le gouverneur de Rio, Sergio Cabral, a confirmé que la présidente Dilma Rousseff avait donné son feu vert à la FIFA pour ériger des « murs socio-sportifs » dans toutes les villes hôtes. Le terme est nouveau, mais l’idée est ancienne : séparer les fans du reste du monde.

Financé à 70 % par la FIFA (et 30 % par les rêves brisés des Brésiliens), le gouvernement accélère la construction de ces fortifications autour des stades. Des murs si gigantesques qu’ils pourraient faire passer le mur de Berlin pour une clôture de jardin. « Six fois plus hauts, quatre fois plus larges, et deux fois plus absurdes », s’indigne un président associatif, avant d’être annexé par le chantier.

Mais pas de panique, rassure le général José Carlos de Nardi, chef des Forces armées : « Le couvre-feu sera strict, mais les citoyens auront le droit de circuler librement pendant 52 minutes et 30 secondes avant et après chaque match. » Une générosité saluée par les horlogers suisses.

Ce périmètre de sécurité de 1,5 km, garni de postes de garde et de tireurs d’élite, vise à contenir les manifestations populaires. « Aucun manifestant ne portait le maillot de la Seleção. Donc, pour nous, ce sont des terroristes », a déclaré le général, visiblement plus fan de foot que de démocratie. Depuis janvier, vingt supporters ont été tués à la sortie des stades. Mais l’ambiance reste festive, selon les organisateurs.

M. Servat | l'Immunité.fr
Marc Servat est un ancien footballeur français qui évoluait au poste d'attaquant. Il est désormais consultant et rédacteur à l'Immunité.

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