Cliché rare : l’ancien président de la République, François Hollande, immortalisé en pleine mission logistique dans un parking corrézien, un pack de papier toilette dans une main, un sac de courses dans l’autre. Exit les dorures de l’Élysée, place à l’austérité des promos du rayon hygiène.
Alors que Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac ont laissé à l’État une addition de plus de 11 millions d’euros par an en frais divers (chauffeurs, logements, protections dignes de James Bond), François Hollande a pris le contrepied : pas de palace, pas de personnel de maison, pas de garde rapprochée. Seule concession : la carte de fidélité du Super U de Tulle.
L’ex-président socialiste a refusé presque tous les privilèges d’anciens chefs d’État. Pas de logement de fonction, pas de cortège officiel, pas même de ligne directe pour commander un poulet rôti. Désormais, il traverse lui-même le parking avec ses rouleaux sous le bras, tel un héros ordinaire affrontant la vie sans escorte. Seul vestige du pouvoir : la démarche présidentielle pour éviter de se faire voler la place de parking.
Ce cliché a relancé un débat : Hollande serait-il passé de « président normal » à « citoyen normal »… ou à « consommateur normal » ? Certains observateurs y voient une stratégie politique subtile : se rapprocher du peuple en démontrant qu’il sait porter ses packs de PQ sans transpalette. D’autres, plus sceptiques, rappellent qu’il dispose tout de même d’un coiffeur attitré et d’un chef trois étoiles disponibles 24h/24 – pratique pour sublimer des coquillettes à 3h du matin.
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : après avoir quitté l’Élysée, François Hollande aura prouvé qu’il est capable de régner… au moins sur le rayon « hygiène » de son supermarché local.
F. Pichard | l'Immunité.fr
Franck Pichard est journaliste et analyste politique, diplômé de l'Institut français de presse et de l'Institut d'études politiques de Paris.