Après avoir déjà raccourci d’une journée l’hospitalisation post-accouchement, l’Assurance-maladie s’apprête à déployer des mesures plus radicales. Objectif : faire des bébés en réduisant les coûts au strict minimum. Le néonatal, version purement comptable.
Dès l’an prochain, les femmes admises en maternité devront venir avec leurs propres repas. « Nous mettrons à disposition des patientes de petits congélateurs pour qu’elles puissent y stocker leur nourriture », explique M. Vaurain, responsable des Services économiques au CHU de Nancy, visiblement inspiré par les standards du bivouac.
Selon lui, cette réforme permettra de sabrer les coûts de restauration hospitalière. « Servir des plats équilibrés, adaptés et fabriqués dans des conditions d'hygiènes respectant la législation en vigueur n’a plus lieu d’être », tranche-t-il. « Puis ça évitera les procès et donc réduira les frais judiciaires de la Fonction publique hospitalière. Certains patients nous accusent de servir de la pâtée pour chien. On est un hôpital, pas un bistrot gastro ». L’humanisme, calibré au centime près.
La Sécurité sociale propose désormais de généraliser l’accouchement à domicile, trois fois moins cher qu’en structure. « Ce qui compte, ce n’est pas le confort de la maman, mais l’optimisation du personnel médical, bientôt divisé par deux », confie un membre de la Haute Autorité de Santé, sous couvert d’anonymat.
Et en coulisses, le rêve ultime se dessine : « L’idéal serait que les femmes accouchent directement dans les ambulances, en route vers les urgences. C’est sécurisé, rapide et les coûts diminués au strict minimum ». La médecine moderne, version low-cost.
R. Meunier | l'Immunité.fr
Raphaël Meunier est diplômé d'HEC. Il est également conseiller en économie et gestion des entreprises.