La scène s’est déroulée mardi soir dans une station de métro bruxelloise. Quarante usagers, surpris par l’arrêt soudain d’un escalator en pleine heure de pointe, sont restés coincés dessus pendant près de cinq heures, incapables de descendre ou de remonter par leurs propres moyens.
D’après les premiers témoignages, la machine aurait cessé de fonctionner « dans un vacarme assourdissant », stoppant net les passagers en transit. « Tout le monde a paniqué. Certains ont essayé d’attendre que l’escalator redémarre tout seul. On ne savait pas si on avait le droit de bouger », raconte un voyageur encore sous le choc.
La STIB (Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles) a rapidement dépêché une équipe technique sur place. « Nous avons mis du temps à intervenir, car nous devions trouver un spécialiste habilité à expliquer aux usagers qu’on peut, en fait, utiliser les escaliers mécaniques comme des escaliers normaux », a déclaré un porte-parole de la société.
Pendant l’attente, les passagers bloqués auraient improvisé une organisation collective. « On a élu un chef d’escalator, on a partagé les bouteilles d’eau et certains ont même tenté de dormir sur les marches métalliques. C’était comme Koh-Lanta, mais sans la plage », plaisante un autre témoin.
Des voix s’élèvent déjà pour dénoncer le manque d’indications claires sur l’usage manuel des escalators. « On aurait dû mettre un panneau disant que les escaliers mécaniques fonctionnent aussi sans moteur », explique un élu local. Un projet de campagne de sensibilisation « Bougeons nos jambes » serait à l’étude.
Après cinq heures d’immobilisation, les voyageurs ont finalement été libérés grâce à l’intervention d’un agent de sécurité qui leur a indiqué, par haut-parleur, qu’il suffisait… de marcher. Une révélation accueillie par des applaudissements nourris.
F. Pichard | l'Immunité.fr
Franck Pichard est journaliste et analyste politique, diplômé de l'Institut français de presse et de l'Institut d'études politiques de Paris.