Le ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon, a récemment exprimé sa volonté de réformer en profondeur le système de notation scolaire, jugé trop rigide et anxiogène.
Dans un entretien accordé à la presse, le ministre a plaidé pour l’abandon des notes traditionnelles, évoquant la nécessité de tourner la page des « humiliants 2/20 et frustrants 9,5/20 ». À la place, il propose l’introduction de « couleurs rassurantes, celles d’un futur désirable ». Soucieux de rassurer les familles, il précise que les erreurs ne seront plus signalées : « Seuls les éléments justes seront mis en valeur, les fautes ne seront plus soulignées ». Une pédagogie de l’encouragement, par la chromie.
Pour accompagner cette mutation, les enseignants devront désormais corriger les copies à l’aide d’une palette chromatique inédite. Le peintre Ronan Barrot a été mandaté pour concevoir cette gamme inspirée de l’arc-en-ciel. « Les copies seront magnifiées, presque picturales », affirme-t-il. Un programme de formation artistique intensif sera mis en place dès janvier 2015 pour les professeurs du second degré. « J’ai dû adapter mon approche. Je leur ai conseillé de choisir un spectre représentatif, d’éviter les teintes ternes. Il faut réinventer l’école, elle est trop grise », conclut-il.
Interrogé sur le redoublement, Benoît Hamon a tenu à relativiser son utilité : « Un élève brillant coûte cher, un redoublant davantage encore. Il est tout à fait envisageable que certaines compétences attendues en CM2 ou en 6e soient acquises plus tard, au lycée par exemple ». Une vision souple de la progression scolaire, fondée sur l’économie des moyens et la plasticité des parcours.
F. Pichard | l'Immunité.fr
Franck Pichard est journaliste et analyste politique, diplômé de l'Institut français de presse et de l'Institut d'études politiques de Paris.
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