Le premier bilan du « Mois sans alcool » en France laisse perplexe. À Châteauroux, 257 divorces ont été prononcés après seulement 30 jours d’abstinence. Un record national inattendu.
Lancé pour encourager les Français à réduire leur consommation d’alcool, le défi semble avoir provoqué des dégâts collatéraux dans certains foyers. À Châteauroux, les tribunaux ont été littéralement débordés. « Les gens se retrouvaient sobres du matin au soir… et découvraient qu’ils n’avaient plus rien à se dire », explique un magistrat débordé, qui admet avoir dû prolonger ses horaires jusqu’à minuit pour faire face à l’afflux de demandes.
Parmi les témoignages recueillis, certains font sourire. « J’ai réalisé que mon mari racontait la même blague depuis 1998. Quand on buvait, ça passait, mais là… insupportable », confie une habitante du centre-ville. Une autre femme admet que « sans le rosé du vendredi soir, on s’est vite rendu compte qu’on n’avait jamais rien eu en commun à part le cubi ».
Le maire de Châteauroux, lui, se félicite à moitié : « D’un côté, les ventes d’alcool ont chuté, c’est une victoire pour la santé publique. De l’autre, on a dû embaucher trois juges supplémentaires et réquisitionner le gymnase municipal pour les audiences de divorce ». Selon lui, l’initiative devra être « repensée » pour éviter une nouvelle hécatombe familiale.
Du côté des bars et cavistes, on prépare déjà la revanche. Une fédération locale lance pour février le concept inverse : le « Mois avec double dose », censé, selon ses initiateurs, « sauver des milliers de couples de la rupture ».
G. Armand | l'Immunité.fr
Gérard Armand est directeur de la Rédaction de l'Immunité. Sociologue de formation, il a soutenu sa thèse de doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).