Changement d’heure : un retraité possesseur de 327 horloges frôle la crise de nerfs

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Un reportage insolite nous emmène chez Gérard M., un passionné d’horloges qui, à chaque passage à l’heure d’été ou d’hiver, vit un véritable cauchemar logistique. L’homme réclame aujourd’hui l’arrêt définitif du changement d’heure en Europe.

Dans son salon, impossible de ne pas remarquer la passion de Gérard : des horloges murales, à coucou, à balancier, mécaniques ou électriques, tapissent chaque centimètre carré de ses murs. « J’en ai compté 327, mais j’ai arrêté après la cuisine, j’étais trop fatigué », confie-t-il.

À chaque bascule d’horaire, l’homme de 72 ans vit un calvaire : « Ça me prend minimum 14 heures, sans pause pipi, pour toutes les régler. Et encore, l’an dernier j’ai oublié la pendule de la salle de bain, j’ai raté mon rendez-vous chez le cardiologue », raconte-t-il avec amertume.

Son voisinage confirme les difficultés : « On l’entend râler toute la nuit, il insulte les coucous et menace de démonter le Big Ben miniature. C’est devenu un rituel dans le quartier », explique Mme Dubois, voisine de palier.

L’anecdote la plus marquante reste celle de 2019, lorsqu’après avoir réglé sa 214e horloge, Gérard s’est effondré sur son tapis. « Les pompiers ont dû forcer la porte et ont mis trois jours à tout remettre à l’heure pour lui, sinon il devenait fou », raconte son fils. Depuis, le retraité garde toujours une bouteille d’eau et une barre chocolatée à portée de main avant chaque opération de réglage.

Un militantisme inattendu

Épuisé, Gérard a décidé de s’engager politiquement : il a lancé une pétition en ligne intitulée « Stop au changement d’heure, sauvez mes nerfs », qui a déjà récolté 47 signatures, dont celle de son boulanger et d’un cousin éloigné. « Si Bruxelles continue, je brûle tout et je passe aux montres connectées ! » prévient-il, le regard sombre.

L’Union européenne, qui planche régulièrement sur la fin du changement d’heure, n’a pas encore réagi à ce cri du cœur. Gérard, lui, se prépare déjà au prochain ajustement saisonnier : « Je vais commencer deux semaines à l’avance, sinon je n’y arriverai jamais ».

G. Armand | l'Immunité.fr
Gérard Armand est directeur de la Rédaction de l'Immunité. Sociologue de formation, il a soutenu sa thèse de doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

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